Une saison touristique entre deux eaux

Mise à jour le 28/11/2024

Après deux années exceptionnelles post crise sanitaire, la saison touristique 2024 de Brest métropole revient à un étiage plus habituel.

des hommes et des femmes regardent l'objectif
Pour Armel Gourvil (au centre sur la photo, entouré des principaux acteurs du tourisme local), cette saison touristique 2024 revient à des tendances connues, après les années exceptionnelles post crise sanitaire. - ©Elisabeth Jard

« Après les belles années qui ont suivi le Covid, nous revenons aux performances de 2019, qui étaient belles. La saison 2024 est sans doute plus mitigée que les deux dernières années, mais elle n’est pas mauvaise », note Armel Gournvil, vice-président de Brest métropole en charge du tourisme. 

Pour expliquer des chiffres plus décevants que les années passées, plusieurs facteurs : « Les JO, qui ont plus qu’attendu vu les Parisiens rester à Paris, la dissolution de l’Assemblée nationale, qui a eu pour effet de retarder le début de saison, et enfin l’inflation, qui a eu un impact sur la consommation touristique », résume Olivier Costil, directeur de l’office du tourisme de Brest métropole. 

Bel envol de l'aéroport

Pour autant, rien de catastrophique dans ce millésime, mais plus simplement des chiffres un peu moins bons qu’attendus. 

Ainsi, on notre une hausse des nuitées touristiques de 8% par rapport à 2023, largement portée par les ponts du mois de mai, mais aussi par les Fêtes maritimes en juillet. Toutefois, ce chiffre s’entend sur les nuitées marchandes et non marchandes. Conséquence : l’hôtellerie de plein air et l’hôtellerie enregistrent des résultats en baisse, notamment en juillet. Autres déconvenues du côté de Bibus, qui après le succès des Fêtes maritimes voit sa fréquentation impactée par l’arrêt du tram au mois d’août, mais un pic de fréquentation du téléphérique. Côté transports touristiques, les chiffres sont également en recul, avec - 5 % pour les traversées pour Molène et Ouessant, à relativiser cependant puisque les chiffres 2024 sont meilleurs qu’en 2019. 

Point positif malgré tout : la belle saison de l’aéroport, probablement portée en partie par l’arrivée de la base Volotea. Avec 540 000 voyages entre avril et septembre, l’équipement affiche ainsi une hausse de 20 % de son activité  sur la saison entre 2024 et 2023. 

Retour à la normale

Concernant la fréquentation des établissements culturels et de loisirs, les chiffres reviennent à la tendance de 2019, après une année 2023 exceptionnelle. Les chiffres sont donc en baisse, sans inquiéter les professionnels. « L’an dernier, nous avions reçu l’exposition Banksy, qui nous avait projetés sur une autre planète en termes de fréquentation. Cette fois, on revient sur la tendance de 2022, avec une belle fréquentation malgré tout », pointe Alain Lelièvre, directeur des Ateliers des Capucins. En témoigne notamment le succès de l’exposition La Jeanne, fille de Brest et ses 37 000 visiteurs sur 14 semaines, un record. 

Au musée des Beaux-arts, la directrice Anne Lessard note quant à elle une belle fréquentation, sans doute aidée par l’accueil du tableau Le Panier de fraises de Chardin, tandis que l’abri Sadi Carnot connaît une vraie reconnaissance du public depuis son ouverture estivale. Océanopolis et 70.8 accusent quant à eux une légère baisse des entrées par rapport à 2023. 

Le tourisme d'affaires en atout

A noter enfin une vraie éclaircie sur le tourisme d’affaires, avec l’accueil de nombreux congrès au sein du Quartz Congrès revisité. « Nous sommes là sur des performances inattendues, et c’est une bonne nouvelle. Car le tourisme d’affaires fait fonctionner, toute l’année, les hôtels, les restaurants, et plus largement les équipements. Nous sommes pour ce secteur dans une croissance régulière et intelligente », se félicite Armel Gourvil. 

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