Création tous azimuts au cercle naval

Publié le 26/06/2024

Depuis 2021, la ville de Brest met à disposition des jeunes artistes une partie de l’ancien cercle naval. Une résidence pluridisciplinaire pour accompagner la création sur le territoire.

  • Une jeune femme dessine d'après un modèle
    Marianne Rousseau, plasticienne, a trouvé dans ces ateliers de quoi inspirer son travail. - ©Elisabeth Jard
  • Une jeune femme travaille face à son ordinateur
    Dans son atelier du cercle naval, Alexandrine Trolé-Zola travaille sans contrainte sur les futures odeurs de ses installations. - ©Elisabeth Jard

Racheté par Brest métropole à la Marine nationale en 2017, le bâtiment de l’ancien cercle naval (qui accueillit des générations de marins de l’après-guerre) voit désormais des jeunes artistes y bénéficier d’ateliers. Un accueil pour six mois ou un an, et un tremplin appréciable pour se faire sa place ! 

Il faut atteindre les 4e et 5e étage de ce bâtiment du centre-ville pour y palper une atmosphère différente. Un mélange de calme et de bienveillance où, les portes de leurs ateliers éphémères ouvertes, la petite dizaine d’artistes accueillis en résidence par la ville de Brest ne cachent pas leur enthousiasme sur l’opération. « Aux Beaux-arts, on attend tous l’appel à projet avec un peu de trac : c’est dur de sortir de l’école, où on a eu tout ce qu’il nous fallait pour travailler, et de se retrouver sans rien ! », sourit Alexandrine Trolé-Zola, l’une des artistes en résidence. 

"Une chance !"

Diplômée des Beaux arts de Toulouse puis de l'école des Beaux arts de Brest, elle a trouvé ici l’endroit idéal pour « bidouiller les odeurs de mes installations… Dans mon appartement, c’était quand même moins pratique ! ». La jeune femme, qui peaufine actuellement les cadeaux de fin d’année des actuels étudiants de l’école européenne supérieure d’arts de Bretagne (Eesab) apprécie aussi, outre l’ancienne chambre qui lui sert désormais d’atelier de création, la présence de ses pairs dans le bâtiment. « Quand on démarre, le risque c’est de s’isoler chez soi. Là, on sait que les autres sont là, on échange…c’est vraiment une chance pour nous, toutes les villes ne proposent pas ça, loin de là ! »

Emulation entre artistes

L’enthousiasme des jeunes artistes en résidence n’est pas feint. Car qu’ils soient accueillis pour six mois ou un an, la résidence leur est dédiée à titre gratuit. Un gros avantage pour des jeunes créateurs qui doivent se créer un public, et un marché ! 

Un étage en dessous, la photographe Julie Hascoët ne dit pas autre chose : « Me retrouver ici m’a permis de mieux m’organiser pour mes différentes activités, entre les expos, la préparation d’un fanzine… Et puis pouvoir côtoyer d’autres artistes, qui travaillent sur d’autres médiums, c’est hyper enrichissant. » 
Un peu plus loin, Marianne Rousseau, plasticienne, confirme, tout comme Marie Sizorn, auteure : « Ici, j’ai trouvé l’espace de calme et de solitude qui me manquait. Tout en bénéficiant de l’émulation des autres. On est vraiment dans le commun, tout en pouvant s’isoler pour créer ! »

Favoriser la création au niveau local

Démarrée en 2021, l’expérience a depuis accueilli quelque 55 artistes, dont de nombreux diplômés de l’Eesab de Brest. « Cette résidence se veut une passerelle, pour favoriser une création prospère sur notre territoire », souligne Reza Salami, adjoint au maire de Brest en charge de la culture. 
Dont acte avec l’Atelier Téméraire, également accueilli en résidence au Cercle naval. Cette maison de micro édition, qui donne aussi dans le graphisme, participera notamment à l’installation créée sur le parvis de la gare SNCF, à l’occasion de Brest au rendez-vous. « C’est important : on vit ici, et on veut faire des choses ici ! » insiste Guimel, l’un des fondateurs de l’Atelier. 

  

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