Au musée des Beaux-arts, les œuvres confinées

Publié le 21/03/2025

Après l’apparition de moisissures sur 18 œuvres exposées, le musée des Beaux-arts de Brest a dû fermer ses portes au public mi-janvier. Décision a été prise de ne pas les rouvrir, afin de préserver l’intégrité des œuvres.

Vue du mur extérieur du musée des Beaux-arts de Brest
En attendant de transférer les collections au futur pôle de conservation, en 2029, le musée des Beaux-arts de Brest restera fermé au public. - ©Nacer Hammoumi

Nous devions rouvrir le musée fin mars. Mais après évaluation, nous nous concentrons sur la préservation de l’intégrité des œuvres, qui est notre mission première. La collection sera décontaminée avant son déménagement, en 2029, au futur pôle de conservation, annonce Réza Salami, conseiller délégué aux équipements culturels métropolitains. 

Le musée des beaux-arts de Brest gardera donc ses portes fermées au public, pour plusieurs années. Le temps donc de la construction du pôle de conservation des œuvres sur la zone d’activité du Vern, programmée de longue date et pour laquelle l’architecte lauréat sera connu avant l’été. 

« C’était une décision lourde à prendre, et qui aura des conséquences dont la fermeture au public. Mais nous n’avions pas le choix », précise pour sa part François Cuillandre, président de Brest métropole. 

Que s'est-il passé ?

Mi-janvier, l’une des agentes du musée avait signalé des moisissures sur une œuvre exposée. Aussitôt, la métropole a pris la décision de fermer le musée au public, le temps d’évaluer d’éventuels risques pour la santé des personnels et du public, risques depuis lors évacués

Des analyses ont ensuite été menées, dont les résultats ne sont pas encore connus, afin de déterminer quelles sont les souches des moisissures présentes. 

Dans l’attente, une aération et une déshumidification des galeries a été mise en place, qui a permis de limiter la contagion à 18 œuvres sur les 190 exposées

Pourquoi ?

« Ce musée est construit en béton, matériau qui n’est pas réputé pour laisser l’air circuler correctement. De plus, les verrières du toit créent des chocs thermiques. Tout cela ne donne pas des conditions optimales pour conserver les œuvres », relève Réza Salami

Une réalité connue de la collectivité, qui avait d’ailleurs anticipé, en lançant le projet de construction d’un pôle de conservation des œuvres. 

Comment en sortir ?

Les équipes du musée vont, d’ici au déménagement des œuvres au futur pôle de conservation du Vern, continuer à aérer et déshumidifier les lieux. Une décontamination sera mise en œuvre juste avant le déménagement, prévu en 2029, dans un pôle cette fois expressément conçu pour préserver des œuvres parfois plusieurs fois centenaires. 

Quelles alternatives ?

Pour le public, des opérations hors les murs permettront de continuer à découvrir les perles des collections du musée, dans différents sites à Brest. Ce sera notamment le cas avec une opération menée à la Maison de la Fontaine, durant les vacances scolaires d’avril. L’exposition consacrée à Jan Krizek, initialement prévue début mars au musée, se tiendra quant à elle en décembre 2025, aux Ateliers des Capucins. 

Un scénario connu

Ce type de contamination des œuvres n’est pas un cas isolé dans l’univers des musées. « Huit musées ont récemment été touchés au Danemark, sans doute en raison des changements climatiques », relève Sophie Lessard, directrice du musée. 

Les réserves du musée des beaux-arts de Brest avaient déjà connu une contamination, en 2018. le chantier de décontamination s'était alors monté à 100 000 euros. 

Et après ?

Une fois l’ensemble des collections (soit 15 000 œuvres) transférée au pôle de conservation du Vern en 2029, l’heure sera aux travaux sur le site du musée. Un chantier gigantesque, sur lequel la métropole travaille depuis des années, et pour lequel les études sont en cours

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