Une épicerie solidaire pour tous

Publié le 26/02/2025

L’épicerie solidaire de Pontanézen accueille tous les publics, dans une logique de solidarité citoyenne autour du bien manger. Un pari de la mixité inédit à Brest.

Une mère de famille et ses enfants découvrent les rayons de l'épicerie solidaire de Pontanézen
Ouverte il y a un mois au coeur du quartier de Pontanézen, l'épicerie solidaire propose des produits pour tous, à tarifs différenciés. - ©Elisabeth Jard

Depuis un mois, une nouvelle échoppe ouvre ses portes au cœur de Pontanézen, quatre fois par semaine. Cette épicerie solidaire, hébergée par le centre social Horizon, propose des produits alimentaires et d’hygiène à tarifs différenciés selon les revenus des clients. Une première à Brest ! 

La quatrième à Brest

Portée par l’association brestoise Epiceries solidaires en réseau (ESR), cette nouvelle venue ne s’est pas ancrée là par hasard. « Suite au diagnostic de territoire réalisé en début de mandat, on savait qu’il y avait ici un vrai besoin pour un lieu d’alimentation solidaire de proximité, mais aussi une nécessité de lieu de convivialité », résume Alice Goulaouic, coordinatrice de l’association. 

Celle-ci a déjà permis de voir ouvrir trois épiceries solidaires sur la ville (à Bellevue, à l’UBO, et rue Jean Jaurès avec le Secours catholique). « Mais cette fois, on pousse l’expérimentation plus loin, avec le pari de la mixité des publics », poursuit la représentante de l’association. 

Tous les publics

L’épicerie solidaire de Pontanézen est en effet ouverte à toutes et tous. Seuls changent les prix payés au final : « Les clients solidaires paient leurs produits au prix coûtant majoré de 30 %, ceux qui ont des revenus moindres paient au prix coûtant, et les personnes qui viennent sur orientation par un travailleur social paient encore moins cher ». Et le système a été pensé pour une ouverture la plus large, avec une simplicité des démarches de justificatifs de revenus en caisse. 

« C’était un projet attendu dans le quartier. Cette épicerie vient répondre à une attente d’alimentation de qualité à prix abordables, dans un quartier où le taux de pauvreté est fort, à 45 % », rappelle Tristan Foveau, adjoint au maire du quartier de l’Europe. 

Le pari de la solidarité

Dans la nouvelle épicerie, les clients ont déjà pris leurs habitudes. Les produits bio côtoient des légumes en circuit court sur les étagères, sans qu’une étiquette d’aide alimentaire n’apparaisse. Et pour cause : « L’idée est vraiment de pousser l’expérimentation au bout de la logique : nous ne proposons pas de produits issus de la Banque alimentaire, mais achetons tout auprès de fournisseurs du commerce. En faisant le pari que la solidarité de ceux qui en ont les moyens nous permettra de rentrer dans nos frais », précise Alice Goulaouic. Un pari qui trouve déjà un début de succès, avec de nombreux bénévoles qui affluent pour aider, tandis que des clients solidaires, habitants du quartier ou non, répondent présent. 

Expérimentation à suivre

Pour l’heure, l’épicerie solidaire de Pontanézen en reste au stade de l’expérimentation : « On verra où on en sera à la fin de l’année », sourit Alice Goulaouic. 
Au vu des nombreux curieux venus découvrir les rayons lors de l’inauguration du 25 février, la sauce semble prête à prendre. « Voir cette épicerie ouvrir à Pontanézen est une vraie satisfaction. C’est une étape de plus dans une action initiée au précédent mandat… et il y en aura d’autres ! », se réjouit Patricia Salaun-Kerhornou, vice-présidente de Brest métropole en charge de la politique de la ville. 

Horaires d'ouverture

L’épicerie solidaire de Pontanézen, située au 5, rue Sisley est ouverte :

  • le mardi midi, 
  • le mercredi de 10 heures à 12 heures, 
  • les jeudi et vendredi de 16 h 30 à 18 h 30. 

Un projet collectif

Soutenu par le Contrat de ville et la fondation La Poule Rousse, le projet bénéficie de l’engagement du centre social Horizon. « Nous sommes déjà engagés dans les Cabas des Champs et avec Vrac 29. Nous avons mis à disposition sur ce projet un local du centre social et l’une de nos salariées, ce qui permet d’amplifier le lien social en soutenant la dynamique associative », souligne Nicolas Poiraton, le directeur d’Horizon. 

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