La carte nature de Mon réseau grandit
Plus qu’un réseau de mobilité qui s’étoffe, Mon réseau grandit va redessiner le paysage urbain, et y faire la part belle au végétal.
Les travaux d’aménagement des deux nouvelles lignes de transports en commun de Brest métropole vont profondément changer le territoire. Et pas seulement en termes de mobilités. Mon réseau grandit constitue en effet un vrai levier de renouvellement urbain, qui va permettre de redessiner le paysage.
Redonner sa place au végétal
À l’issue des travaux d’aménagement de la seconde ligne de tramway (gare SNCF/Cavale Blanche) et de la ligne de bus à haut niveau de service (BHNS gare SNCF/Lambézellec), la ville sera plus verte !
Un objectif clair et assumé : « Ce que l’on sait aujourd’hui du végétal c’est qu’il est positif pour le bien-être, pour la santé avec des arbres qui absorbent le CO2 et les polluants dans l’air, pour l’environnement en contribuant à mieux gérer les eaux pluviales. Et il peut aussi permettre de mieux s’adapter aux changements climatiques à venir », résume Guillaume Conseil, en charge du volet végétalisation du projet Mon réseau grandit.
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11 000 m2
désimperméabilisés
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535
arbres expertisés
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71
espèces protégées, végétales et animales
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1 000
plantation d'arbres prévus à Guilers
« Avec ce projet, nous ne sommes pas uniquement dans la mise en œuvre d’un moyen de transport : il s’agit aussi d’une transformation de la ville. C’est là une prise en compte des bienfaits de la nature en ville, pour la santé et le bien-être des habitants, comme pour mieux s’adapter au changement climatique », Yohann Nédélec, vice-président en charge des mobilités
Eviter, réduire, compenser
La conception des deux nouvelles lignes a donc intégré dès le départ cette logique d’aménagement durable du territoire. Avec une méthode immuable : éviter-réduire-compenser.
Dès lors que des espèces protégées ont pu être identifiées sur le périmètre du projet, tout a ainsi été pensé pour, soit revoir le parcours des lignes, soit en limiter les impacts et, le cas échéant, les compenser en replantant, ailleurs sur le territoire, des espèces qui devront disparaître.
« Nous avions déjà commencé à renouveler le patrimoine végétal d’après-guerre qui n’est plus adapté à la ville d’aujourd’hui. Mais avec ce chantier nous avons une vraie opportunité de recréer les conditions du développement pérenne d’un patrimoine végétal pour les 50 prochaines années », souligne Léo Magueur, directeur des espaces verts de Brest métropole.
Pour autant, le long des deux lignes, des arbres vont disparaître. Parce qu’il faudra bien trouver la place pour chacun : piétons, voitures, tram, bus et vélos. Mais ce n’est pas pour autant que les arbres, les massifs et les fleurs ne seront pas au rendez-vous, bien au contraire !
Replanter… en mieux !
« Presque toute la plateforme de la ligne D du tram sera végétalisée. Et quand on coupe un arbre, on en replante un… en mieux », souligne Guillaume Conseil. Au total, près de 500 arbres vont être coupés, et autant seront replantés.
Le long des deux lignes, des fosses de plantation adaptées seront positionnées, pour assurer de bonnes conditions de développement aux nouvelles essences qui seront plantées. « Aujourd’hui, on voit que les plantations datant de la reconstruction peuvent péricliter, parce qu’elles n’ont pas la place de développer leurs racines en sous-sol, en raison notamment des réseaux souterrains », rappelle Léo Magueur.
Le végétal sera aussi plus diversifié, qu’il s’agisse des arbres ou des massifs : « Si l’on ne peut pas prévoir la réalité du changement climatique à venir, miser sur une diversité d’essences permet de parier sur une meilleure adaptation de certaines aux variations de climat », explique Olivier Nimal, en charge des études à la direction des espaces verts de Brest métropole.
Des actions de protection des espèces
La même logique prévaut pour la protection de la biodiversité. Mon réseau grandit a permis de dresser un tableau complet des espèces animales présentes sur le corridor des lignes, pour mettre en place des actions de protection si besoin.
Ainsi, les escargots de Quimper présents sous le pont Schuman seront-ils déplacés avant le chantier, tandis que les coupes d’arbres ne pourront se faire qu’en hiver, afin de ne pas perturber la nidification des oiseaux.
Mon réseau grandit s’annonce donc comme une petite révolution urbaine, qui va permettre de mieux se déplacer, tout en jouissant d’un environnement urbain reconnecté aux besoins de la nature… et de ceux qui l’habitent, humains, animaux comme végétaux !
Un panel végétal s’est constitué en 2022 autour de 25 habitantes et habitants volontaires, sur la question de la végétalisation le long des deux nouvelles lignes. Trois ateliers ont eu lieu d’octobre 2022 à mars 2023 : « Il s’agissait d’expliquer les contraintes du chantier, les choix faits en matière de végétalisation le long du parcours. Mais les participants ont aussi été force de proposition, et nous ont permis de modifier les choses autant que c’était possible, pour répondre notamment à une demande de palette plus colorée ou ajouter des fruitiers quand c’était possible », explique Guillaume Conseil, en charge du sujet pour Mon réseau grandit.
Les habitants se sont initiés aux réalités du végétal dans la ville, pour mieux comprendre par exemple, pourquoi certains arbres devront céder la place à des espèces plus adaptées. C’est notamment de ce panel qu’est née l’idée de renforcer l’opération Des fleurs dans ma rue, Elisabeth Jestin, l’une des participantes : « Nous avons été entendus dans nos attentes. Et franchement, je crois qu’on va avoir quelque chose qui sera plus coloré, avec des espèces différentes. Et puis ensuite, à chacun de participer à son échelle, avec les projets du budget participatif, ou en végétalisant sa façade ».
En sus des arbres replantés le long du corridor des deux nouvelles lignes de transport, des opérations de compensation des arbres coupés dans le cadre du chantier vont se matérialiser par une végétalisation nouvelle sur plusieurs sites du territoire. Ce sera ainsi le cas à Guilers, avec la plantation de 1 000 arbres, programmée au sein d’une opération d’agro-foresterie.
Une autre opération de compensation a d’ores et déjà démarré, cette fois au Moulin Blanc. Ici, Mon réseau grandit vient compléter une opération de réaménagement paysager, sur l’ancienne route de Palaren.
Cette voie, située au-dessus de la plage, verra ainsi se dessiner, dès les prochains mois, de nouveaux aménagements : avec une piste cyclable à deux voies côté rocade, trente arbres plantés en alignement, et des massifs de végétaux le long du talus, puis une voie réservée aux piétons, au plus près de la plage.
À cela s’ajouteront d’autres arbres, issus d’un projet lauréat du budget participatif de la ville de Guipavas. Ce nouveau pan de territoire bénéficiera tout autant au bien-être des promeneurs qu’à une circulation apaisée de la faune locale, en créant un corridor entre la vallée du Costour et le vallon du Stangalar.
D’autres sites de plantation d’arbres sont par ailleurs prévus dans le volet “compensation” du projet, notamment au port de commerce et du côté du pont de la Villeneuve.
Agenda du chantier
Depuis le mois d’avril, les travaux préparatoires aux chantiers ont démarré, principalement sur le quartier de Bellevue et au centre-ville, avec les renouvellements de réseaux. En centre-ville, une trêve de Noël sera observée dès le 16 décembre et jusqu’au 7 janvier inclus,
Pour se tenir informé des travaux en cours et à venir : un site internet et une appli à télécharger