Exposition : Ici gisent les dragons

  • Du Jeudi 8 Janvier 2026, 18:00

    au Vendredi 13 février 2026, 14:00

  • Les Abords - Espace d'exposition Faculté Victor Segalen

  • Accessibilité non renseignée

De l'Anthropocène à une poétique de la ruine, Gabrielle Decazes avance une réflexion sur l’empreinte de l’homme sur le monde, et des questionnements tant sur les origines de ce dernier que sur son devenir.

Évoluant avec la variété des matériaux - bétons, papiers, graphite - et des techniques - sculpture, dessin, installation- son travail interroge les formes du paysage entre temps géologique et temps humain. S’inspirant aussi bien des sciences naturelles que de l’architecture, elle utilise plusieurs techniques empruntées à la construction, à l’archéologie ou bien au bricolage.

Le thème de la disparition tisse une trame dans chacune de ses oeuvres en tant que sujet, phénomène, geste, comme une perpétuelle quête de sens, une mélancolie, teintée de romantisme.
Ici gisent les dragons propose ainsi un récit aquatique dans lequel surgissent tantôt des îles fantomatiques, des monstres marins ou des créatures mystérieuses. Hic sunt dracones (ici vivent les dragons) avertissait les navigateurs occidentaux du danger de contrées inexplorées dans la cartographie médiévale. Dans l’espace de l’exposition, Gabrielle Decazes convoque les mythes pour mieux les abolir, nulles terres inexplorées n’existent désormais, notre siècle achève de dessiner les contours de la terre. Le spectateur est ainsi invité à déambuler dans une mise en scène où se côtoient deux mondes, l’ancien, révolu, et le contemporain, monde duquel nous arpentons déjà les vestiges. Par plusieurs moyens d’appropriation, les oeuvres voilent et dévoilent tour à tour l’invisible; jouant avec les illusions, détournant les codes de représentation. Les éléments naturels sont mis à l’échelle, standardisés, brouillent les pistes entre différentes temporalités et origines, et nous rappellent que le paysage est avant tout une construction du regard. Tel un rituel, l’artiste vient clore les yeux des monstres, tandis que nous portons notre attention aux signes d’un monde qui s’use et tend à disparaître. Le paysage laisse couler la matérialité des supports, la fluidité des éléments, et devient alors art divinatoire.

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