A Brest, le dispositif Premières heures fait ses preuves pour remettre sur les rails de l’emploi des personnes sans domicile.
Comment trouver un emploi quand on ne peut justifier d’un hébergement ? C’est l’une des grandes difficultés des personnes à la rue. A Brest, le dispositif Premières heures permet de lever les premiers écueils, pour permettre aux intéressés de se remobiliser.
Contrat de travail progressif
Depuis 2022, l’association Don Bosco met en œuvre ce dispositif national, qui vise à faciliter la lutte contre l’exclusion par le retour à l’emploi.
En un peu plus d’un an, 14 personnes sont passées par ce sas inédit, qui porte visiblement ses fruits. Orientées là par les partenaires associatifs et sociaux, les personnes intéressées signent un contrat de travail progressif, démarrant par quatre heures de travail hebdomadaires et pouvant aller jusqu’à 20 heures, le tout pour une durée d’un an.
Maillons d'une chaîne solidaire
La clé de la réussite réside visiblement dans le concept même : celui de donner un sens au travail. En l’occurrence en les faisant participer à la chaîne locale du réemploi. Le travail consiste en effet à aller collecter, après des partenaires, des objets usagers, puis de les trier avant de les confier à d’autres, comme Ty Jouet ou la Réserve des matériaux, qui vont leur offrir une seconde vie.
Les jouets récupérés et triés grâce aux salariés de ces Premières heures vont d’ailleurs faire l’objet d’une vente à Ti Jouets, les 27 et 28 septembre.
"Ce que l'on fait servira à d'autres"
Pour Michel, 52 ans, dont six mois à la rue, l’expérience est visiblement plus que positive : « Etre ici me fait me sentir utile. Je sais que ce l’on fait servira à d’autres ».
Engagé dans le dispositif depuis deux mois, cet ancien peintre en bâtiment a retrouvé un sourire qui traduit l’espoir revenu. Il envisage désormais de passer rapidement à douze heures par semaine, et pourquoi pas ensuite de rejoindre l’un des chantiers d’insertion de Don Bosco, pour travailler le bois.
"Ici, on sait innover socialement"
Les salariés de ces premières heures restent accompagnés par les partenaires sociaux, dans une logique de retour à l’insertion globale.
Porté par l’association Don Bosco, le dispositif est soutenu par la ville de Brest, l’Etat, Brest métropole et Convergence France.
« Nous répondons là à une demande des personnes qui sont à la rue et peinent à retrouver un emploi. Nous pouvons être fiers de dispositif : ici on sait innover socialement », se réjouit Marion Maury, adjointe au maire de Brest en charge de l’action sociale.