A l’hôpital de Brest, une révolution en 3D

Mise à jour le 04/11/2024

Avec l’impression 3D, l’hôpital de Brest révolutionne à vitesse grand V la prise en charge de ses patients, tout en facilitant le quotidien des soignants.

Un homme montre l'une des réalisation en D de W.Print
Coordinateur de W.print, Samuel Guigo a déjà mené 85 projets qui ont permis d'améliorer le quotidien des patients comme des personnels du CHU. - ©Elisabeth Jard

Depuis deux ans, c’est grâce à un « laboratoire » un peu particulier que le personnel de l’hôpital de Brest améliore la prise en charge de ses patients. Ouverte en 2022, Wprint, plateforme d’impression 3D, a révolutionné bien des pratiques internes, de la chirurgie au soin en passant par le confort des patients. Impressionnant. 

"Pour tout l'hôpital"

Manipulateur radio au sein du CHU, Samuel Guigo est aussi un passionné d’impression 3D. Et ce sont ces deux passions qui l’ont conduit à créer, au service de l’hôpital, de ses soignants comme de ses patients, une plateforme d’impression 3D qui change tout. « Au départ, l’idée a été d’imprimer en 3D l’imagerie médicale, pour fournir aux chirurgiens des modèles anatomiques et leur permettre ainsi de mieux préparer leurs opérations », résume-t-il. Très vite cependant, au regard de l’évolution galopante de la technologie, le manipulateur radio se rend compte que la technique peut en fait servir « pour tout l’hôpital ! Les professionnels de l’hôpital viennent nous voir avec une demande, et on leur construit des outils 3D sur mesure »

85 projets en 2024

Réplique d’un œil, d’une rate, ou d’une tumeur, création d’un support de tube à essai dédié à une pratique spécifique, mais aussi réalisation de semelles adaptées pour une patiente souffrant de sclérose en plaques… La liste des possibilités offertes par W.print est infinie. D’ores et déjà, quelque 85 projets ont été menés à terme cette année, et Samuel Guigot entend bien continuer sur sa lancée, au sein du centre d’innovation de l’hôpital, W.inn « Les technologies de l’impression 3D sont de plus en plus accessibles, et permettent de mieux en mieux de mimer, toujours plus précisément, ce dont les personnels peuvent avoir besoin », rappelle celui qui est désormais coordinateur de la plateforme W.pirint. 

A la pointe

Qu’il s’agisse de préparer une chirurgie à l’aide d’un modèle 3D de l’organe à opérer ; de permettre au patient de visualiser concrètement la tumeur qui l’attaque, pour lui donner à comprendre les conséquences de son opération, ou de reconstituer un cordon ombilical qui servira de test pour les élèves infirmiers apprenant à poser un cathéter… Toutes les demandes sont les bienvenues, pour faciliter le soin, la prise en charge… mais aussi l’économie du CHU. 

Car, et ce n’est pas un détail sans importance, la plateforme peut aussi réaliser une pièce de rechange pour l’une des machines de l’hôpital, en rupture de stock dans l’industrie, et éviter ainsi de devoir changer l’intégralité d’un équipement ! 

« W.print a démocratisé l’usage de la 3D pour l’ensemble de l’hôpital, pour tous nos métiers. Il s’agit là d’une innovation au service du public. Et la non dépense que cela peut engendrer importe aussi dans ce modèle économique », se réjouit Florence Favrel-Feuillade, directrice du CHU. Avant de rappeler que l’équipement, doté de neuf imprimantes et qui a bénéficié notamment du soutien d’Innovéo, fonds de dotation du CHU, « constitue l’une des plateformes 3D les plus abouties en France ».