Violences et harcèlement sexistes et sexuels sont au cœur des préoccupations de la ville de Brest. A l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, elle lance de nouveaux outils de sensibilisation.
« La volonté, c’est d’amener tout un chacun à s’interroger sur ses propres habitudes, à réfléchir aux situations violentes, à soutenir les personnes qui se trouvent en situation de harcèlement, que ce soit dans la sphère privée ou sur l’espace public. »
Au moment de présenter les nouveaux outils pensés par la ville de Brest pour sensibiliser aux violences sexistes et sexuelles, Karine Coz-Elléouet, première adjointe au maire de Brest en charge des discriminations, n’y va pas par quatre chemins :
A Brest, sur ces sujets-là, nous sommes sur la tolérance zéro. La journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes qui se profile le 25 novembre est l’occasion de présenter deux dispositifs, dont l’un est une actualisation d’un outil déjà existant, et l’autre est une nouveauté.
La nouveauté “Angela”
“Angela”. C’est par ce prénom prononcé par quiconque à l’intérieur d’un commerce identifié et identifiable de Brest que le commerçant sollicité comprendra qu’il est face à une personne qui se sent menacée sur l’espace public.
Ce nom de code est né en 2016 au Royaume-Uni et s’est depuis généralisé à de nombreuses villes européennes.
« Quarante-cinq premiers commerçants brestois ont accepté d’intégrer ce réseau. Les commerces concernés apposeront un macaron “Demandez Angela” sur leur devanture, de telle sorte qu’une personne se sentant menacée saura qu’elle peut y entrer et se voir proposer un accueil sûr », explique Gaëlle Morvan, adjointe au maire en charge des personnes victimes.
Voir le réseau se densifier
Formés comme il se doit, les commerçants savent que, dans pareil cas, ils porteront assistance à la personne :
- En la gardant en sécurité aussi longtemps que nécessaire
- En appelant les secours…
Certains bars et discothèques, ainsi que des commerces de journée font partie des lieux “Angela”.
« Plus le réseau sera dense et donc constitué d’autres commerces qui le rejoindront , plus il fera sens », estime Karelle Hermenier, adjointe au maire en charge de la dynamique commerciale.
« Car les chiffres nationaux en termes de violences ou de harcèlement sur l’espace public, et auxquels Brest n’échappe hélas pas, sont très alarmants, insiste de son côté Yohann Nédélec, adjoint au maire chargé de la tranquillité urbaine.
Les commerçants intéressés par la démarche Angela peuvent rejoindre le réseau.
“La violence commence ici”
L’engagement de la collectivité contre les violences sexistes et sexuelles va également se manifester sur l’espace public, avec une nouvelle campagne de communication, destinée « à sensibiliser, vulgariser, et faire de la pédagogie », pose encore Karine Coz-Elléouet.
Si les précédentes campagnes du genre mettaient l’accent sur les violences physiques dans le cadre de la sphère privée, la communication s’intéresse, depuis 2023, aux comportements plus pernicieux de chantage affectif, notamment.
En parallèle, plusieurs commerces de proximité (15 boulangeries et 8 pharmacies) vont diffuser, grâce à la ville de Brest, un “violentomètre”, en le faisant imprimer sur des sacs à pain ou des sachets pharmaceutiques.
L’outil doit permettre de “prendre la température” d’une relation amoureuse, pour mieux comprendre si celle-ci est réellement “saine”.