Conférence d'Isabelle Tokpanou, psychiatre, psychanalyste

Notre expérience ordinaire nous entretient dans le confort de l’idée que notre discours commun, branché sur la réalité concrète, prime. Sans trop de difficulté, nous avons le sentiment de parler en notre nom et de pouvoir dire “je“. L’expérience de la folie remet pourtant en question cette assurance. Elle témoigne du caractère d’altérité de la parole, lorsque celle-ci prend une dimension contraignante, extérieure, xénopathique. Effet dont la mécanique langagière se drape dans certaines conditions, des habits de l’insensé.

La folie, rabattue sur différents niveaux de dysfonctionnements, tend à être évacuée comme question et comme expérience humaine de notre ambiance contemporaine. Elle nous enseigne pourtant…
Qu’est-ce que parler veut dire ? Par quelles modalités la parole est-elle nouée au corps et avec quels effets ? Comment envisager la difficile question de l’intériorité et de l’extériorité du langage, incontournable pour apprécier de tels phénomènes ? En quoi la psychanalyse nous éclaire-t-elle ?
Ces interrogations sont-elles pertinentes lorsqu’il s’agit d’enfants ? Comment sont-elles appréhendées dans les services de soin qui leur sont dédiés ?

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