Face à la crise énergétique, les huit communes de Brest métropole adoptent de nouvelles mesures de sobriété. Objectif : diminuer les consommations et l’empreinte carbone tout en limitant les coûts.
Engagée de longue date dans des politiques visant à limiter les consommations énergétiques et à émettre moins de gaz à effet de serre, Brest métropole accélère la cadence, pour viser une réduction supplémentaire de 10 % de ses consommations. De quoi, chacun l’espère, éviter de potentielles coupures en cas d’hiver difficile.
Une action de longue date
« La question de la sobriété énergétique n’est pas un dossier que l’on découvre aujourd’hui. Cette question nous occupe et nous préoccupe depuis longtemps, et nous n’avons pas attendu aujourd’hui pour agir », pose en préambule François Cuillandre, maire de Brest et président de Brest métropole.
Mais si la collectivité peut en effet se targuer de disposer déjà de technologies et équipements qui lui permettent de moins consommer (réseau de chaleur urbain de 55 kilomètres, pose de panneaux photovoltaïques sur les bâtiments publics, rénovation énergétique des mêmes bâtiments…), l’élu le reconnaît volontiers : « L’ampleur de la crise actuelle nous alerte. D’où la volonté des huit communes de la métropole d’aller plus loin pour diminuer notre empreinte carbone et limiter les coûts, tout en maintenant la qualité de nos services publics ».
Dès le 1er novembre
Le plan de sobriété énergétique de la collectivité a donc été travaillé en commun, pour une action visible et concrète qui se traduit sur le terrain dès le 1er novembre.
Eclairage public
L’éclairage public des rues va ainsi se resserrer, en zones pavillonnaires :
- A Brest, les points lumineux vont ainsi s’éteindre de 1 heure à 5 h 30, pour une partie des quartiers de Saint-Pierre et des Quatre Moulins, le nord de Lambézellec et l’est de saint-Marc
- Pour les autres communes de la métropole, les quartiers jusque-là éclairés jusqu’à minuit verront les lampadaires s’éteindre à compter de 22 h 30.
« Pourquoi garder de l’éclairage public en centre-ville ? Pour des raisons de sécurité, vues avec les services de l’Etat », précise François Cuillandre.
Cette réduction des plages horaires d’éclairage va permettre de diminuer de 14 % la consommation d’énergie liée à ce poste sur la métropole.
Toutes les communes procèdent également à une réduction des horaires d’éclairages de leurs bâtiments patrimoniaux (églises, monuments historiques…), et rappellent aux commerçants la règle à appliquer : éteindre leurs enseignes après la fermeture.
Illuminations de Noël
- Elles sont maintenues sur les huit communes, mais leur durée sera réduite partout ;
- A Brest, elles démarreront une semaine plus tard qu’en 2021, le 2 décembre pour prendre fin le 2 janvier, avec un arrêt à 22 heures (au lieu de minuit précédemment). Les illuminations sont déjà majoritairement Led, ce qui permet depuis plusieurs années de diminuer la puissance appelée.
- Même réflexion sur les sept autres communes, qui raccourcissent à un mois les illuminations. Au Relecq-Kerhuon, le calcul a été fait :
« Nous n’aurons plus d’illuminations le matin, et elles s’éteindront à 22 h 30 le soir, du 2 décembre au 9 janvier. Ce qui revient à un coût total de 105 euros… pour 12 000 habitants, nous estimons cela plus que raisonnable », souligne Laurent Péron, maire du Relecq-Kerhuon.
Equipements et bureaux
- Les huit communes passent ou maintiennent les bureaux à 19 degrés, de même que les écoles. Ehpad et crèches sont logiquement à part ;
- Dans les gymnases, la température aussi est abaissée, à 14 degrés, 16 degrés pour les activités douces ;
- La température des grands bassins des piscines métropolitaines passe enfin à 27 degrés, au lieu de 28.
Prévisions alarmantes
Chaque commune ajuste également l’ensemble de ses politiques, afin de moins consommer. Les mesures sont variées : saison de chauffe décalée, réduction des horaires pour les panneaux d’information municipale lumineux, coupure de l’eau chaude hors douches, programmation de l’éclairage des bureaux et équipements publics au plus juste…
Les résultats de cette mobilisation collective dépendront aussi de facteurs indépendants des collectivités elles-mêmes : la météo de l’hiver à venir, comme l’engagement des agents et des habitants.
Il n’empêche. Les prévisions pour les années à venir sont vertigineuses : « Avant le plan de sobriété, nos prévisions tablaient sur une hausse de la note d’électricité de 50 %, et de 150 % pour la facture de gaz entre Brest et Brest métropole pour 2023 », indique Ronan Cléach, directeur général adjoint de Brest métropole. De quoi motiver les troupes pour respecter ce nouveau code de conduite collectif !