Protection des océans : un nouveau cap franchi depuis Brest
Avec le sommet mondial des océans qui s’est déroulé à Brest du 9 au 11 février, la protection de l’or bleu de la planète a gagné la partie. Trois jours durant lesquels 41 Etats se sont réunis, autour de représentants de la société civile et d’entreprises, pour prendre date sur 13 mesures, qui doivent affirmer les “Engagements de Brest pour l’océan”.
C’était une première mondiale, et elle restera dans les annales. Du 9 au 11 février, des centaines de spécialistes, mais aussi des représentants de nombreux Etats du monde entier se sont réunis au chevet des océans, depuis les Ateliers des Capucins de Brest. Trois jours de travail en commun, pour créer une dynamique mondiale visant à sauver la mer d’un naufrage annoncé.
« Le temps est à l’action »
Vendredi 11 février, en clôture du sommet, François Cuillandre, maire de Brest, n’y est pas allé par quatre chemins : « La communauté internationale nous le dit haut et fort, les océans sont au cœur de l’avenir de notre terre. Ils sont au cœur du dérèglement climatique. Ils sont en danger, mais ils sont aussi à la source des solutions. Le temps n’est plus au constat mais à l’action ».
Treize engagements
Dont acte, quelques heures plus tard, avec l’annonce, par le président Emmanuel Macron, présent pour clôturer le sommet, des “Engagements de Brest”, articulés autour de quatre grands thèmes.
- Protéger la biodiversité et les ressources de nos océans
- Création d’aires protégées, et 83 pays qui portent l’objectif de protéger 30 % des terres et océans du monde d’ici 2030
- L’Union européenne et 14 autres pays veulent qu’un accord opérationnel et mondial sur l’utilisation durable de la haute mer et la protection de sa biodiversité soit signé en 2022
- 14 pays du One ocean summit se sont engagés à renforcer la lutte contre la pêche illicite, qui représenterait un cinquième des prises mondiales
- Unir les forces à celles de l’océan face au changement climatique
- 22 armateurs européens engagés dans un nouveau label, le Green marine Europe, qui doit permettre de lutter contre le recyclage des navires ou les émissions atmosphériques
- 11 grands ports du monde engagés pour accélérer la fourniture d’électricité aux navires en escale
- Création d’une zone à faibles émissions de soufre sur la Méditerranée au 1er janvier 2025
- Coalition internationale de la France et de la Colombie pour le carbone bleu, afin de contribuer au financement de la restauration d'écosystèmes côtiers
- En finir avec la pollution plastique des océans
- Clean oceans initiative, et un financement de 4 milliards d'euros d’ici 2025 sur la base de financements publics allemands, français, italiens et espagnols pour la réduction des pollutions plastiques en mer
- Grèce, Italie, Colombie, Corée du Sud, ville de Paris et région maritime de Grèce centrale ont rejoint l’engagement mondial pour une nouvelle économie des plastiques
- Inde et France réunies autour d’une initiative à visée multilatérale sur l’élimination de la pollution due au plastique à usage unique
- Installer l’océan au cœur de l’agenda politique international
- La France et le Costa Rica ont proposé l’organisation, en 2024, de la prochaine conférence des Nations unies sur l’océan
- L’Union européenne s’est engagée à se doter d’un jumeau numérique de l’océan qui permettra de rassembler des savoirs et de tester des scénarios d'action
- L’Unesco s’engage à ce qu’au moins 80 % des fonds marins soient cartographiés d’ici 2030
Redonner de l’air aux océans
Historique, ce premier sommet mondial marque donc un nouveau départ et en tout cas un socle solide pour la protection de la planète mer.
Brest aura un plein rôle à jouer, capitaine de vaisseau d’une communauté scientifique maritime reconnue à l’international, à même d’accompagner les innovations qui permettront de redonner à l’océan l’air dont il a besoin pour laisser les générations futures respirer.