Le CHU de Brest prépare l’avenir. Son projet d’établissement entend transformer les usages, pour mieux prendre en charge les malades. Digitalisation, réorganisation et innovations constituent la boite à outil de cet hôpital de demain.
L’hôpital brestois, qui couvre aussi une bonne partie du nord du Finistère, vient d’adopter son projet d’établissement pour les cinq ans à venir. Plus qu’un document de travail, il pose les bases d’une transformation profonde de la prise en charge des patients, pour plus de confort, de simplicité et d’efficacité.
« Nous voulons moderniser le CHU, le rendre plus attractif, tant pour les patients que pour les professionnels », résume Florence Favrel Feuillade, la directrice générale de l’établissement. Travaillé depuis deux ans, le projet a été construit dans la collaboration, et se lit déjà dans des pratiques renouvelées.
S’organiser autour du patient
Le CHU ambitionne de faciliter tant l’accueil des patients au moment de l’hospitalisation que leur parcours de soins en amont et en aval. « Avec le Covid notamment, l’ambulatoire a fortement progressé, et nous devons travailler à cette prise en charge différente, qui se fera de toutes les façons de moins en moins en intramuros : à nous de nous organiser autour du patient ».
Révolution digitale
La digitalisation aidera à cette simplification, avec envoi de SMS pour les convocations, ou application dédiée pour accompagner les patients dès leur arrivée à l’hôpital. La mise en œuvre du dossier patient informatisé s’inscrit d’ailleurs dans cette logique de fluidification du parcours.
Une attention particulière pour les aînés
Il s’agit aussi de mieux cibler les arrivées, comme en gériatrie : « Il nous faut éviter un passage systématique aux urgences. Une infirmière de parcours va permettre aux médecins de ville de préparer l’arrivée des patients dans le bon service, directement ».
Une attention particulière est par ailleurs portée aux quatre Ehpad hospitaliers, « pour construire les lieux de demain, avec une prise en charge digne et des établissements attractifs également pour les professionnels. Nous irons chercher les subventions pour ça », insiste Florence Favrel-Feuillade.
Grands travaux
Outre un fort investissement dans les équipements numériques, l’hôpital poursuit également la refonte de son organisation immobilière. Avec le chantier en cours du futur Institut de cancérologie de la Cavale Blanche, l’extension et la réhabilitation de la dialyse, la réfection des blocs opératoires de la Cavale toujours, l’investissement dans un plateau technique de pointe… De quoi désengorger le site de Morvan, et permettre une réorganisation des pôles Organes des sens et Mère-enfant.
Le reconstruction de la psychiatrie à Bohars, et la réorganisation du centre René-Fortin, qui se voudra ouvert sur la ville, font aussi partie des grands défis.
Répartir les forces
Hôpital de référence pour tout le Finistère nord, le CHU entend mieux partager ses outils et ses forces sur ce territoire, afin d’offrir un soin au plus près des besoins. « Les problèmes de démographie médicale n’iront pas en s’améliorant. Nous ne saurons pas « fabriquer » de nouveaux docteurs, mais en nous réorganisant, nous parviendrons à mieux répartir nos forces en fonction des besoins », estime le Pr Eric Stindel, président de la commission médicale d’établissement.
Attractivité renouvelée
Cette ambition de renouvellement, mise au service des besoins des patients sur tout le Finistère nord, rime donc avec de grands changements dans l’organisation. Pour un hôpital « agile » et innovant, qui ambitionne tout à la fois de mieux soigner la population, et de donner les moyens aux professionnels de leur assurer la meilleure prise en charge.