C’est comme un miracle. Le bateau le Bel espoir, récupéré en 1968 par le Père Jaouen, aurait pu rester couché en 2017 suite à violent orage. Mais une association l’a récupéré, mis aux mains de jeunes stagiaires, qui lui ont rendu la vie. C’est cette histoire qui s’expose aux Ateliers des Capucins jusqu’au 4 septembre.
Initié par le photographe Nedjma Berder, le projet d’exposition sur le Bel espoir a longtemps louvoyé. « En 2018, j’ai su que la coque de ce bateau porteur d’une très grande histoire allait être retapée à Concarneau, j’ai tout de suite pensé aux belles images que ça pourrait donner », dit celui qui opère aussi au cinéma.
Et puis la revue Le chasse-marée est arrivée, commandant un vrai reportage à Nedjma Berder, qui serait accompagné dans son aventure par la journaliste Virginie de Rocquigny. Et c’est comme ça que tout a commencé.
Produite par les Ateliers des Capucins
« A un moment, raconte la jeune femme, on s’est dit qu’on avait une matière incroyable. Alors c’est un livre qui est sorti, puis nous avons eu l’idée de cette exposition, qu’on a présentée aux Ateliers des Capucins, dont l’équipe a été séduite et qui l’a entièrement produite. »
L’humain au cœur
Et ce n’est finalement pas tant la reconstruction du Bel espoir (un espace scénographié est entièrement consacré à des images d'archives du bateau) qui s’expose donc au niveau du passage des Arpètes des Ateliers des Capucins que l’aventure humaine qui a permis cette résurrection.
Ainsi, confié à l'association créée par le Père Jaouen dans les années 50, et qui accueille aujourd'hui des stagiaires de tous horizons (toxicomanes, décrocheurs scolaires, jeunes diplômés en réorientation) afin de les former à tous les métiers de la mer (chaudronnerie, charpente, voilerie…), le Bel espoir a-t-il surtout servi d’outil de formation.
Et c’est bien sur tous ces profils de jeunes différents que se sont arrêtés Nedjam Berder et Virginie de Rocquigny, en les photographiant, les interrogeant.
Textes et témoignages
Le Bel espoir ainsi présenté aux Ateliers des Capucins (jusqu’au 4 septembre) apparaît donc comme une exposition de photos qui laissent une place importante aux textes (rédigés à la main par Virginie de Rocquigny sur des panneaux immenses !) et aux témoignages.
Malgré leurs parcours différents, ces jeunes portent tous en eux une certaine fragilité », explique la journaliste.
L'héritage du Père Jaouen
Une belle boucle de bouclée pour le Bel espoir, dont l’histoire remonte donc au Père Jaouen qui, en 1968, racheta le bateau pour en faire un lieu de rupture pour les délinquants qu’il encadrait alors à la prison de Fresnes en tant qu’aumônier.
Le Bel espoir sera présent en juillet, au cours des 30 ans des fêtes maritimes des Brest.