Afin de protéger les richesses exceptionnelles de la rade de Brest, un programme d’actions se prépare depuis quelques mois. Ce contrat de rade, qui devrait être finalisé au printemps, fera l’objet de présentations aux habitants en fin d’année.
C’est un site exceptionnel, d’une biodiversité saluée dans le monde entier. Etalée sur 181 km², la rade de Brest est pourtant dépendante de l’activité des bassins versants qui l’entourent, sur une superficie de 2800 km²…
Un diagnostic alarmant
« Aujourd’hui, on sait que la rade de Brest ne va pas mieux qu’il y a 30 ans. L’état des coquilles Saint-Jacques est alarmant, les praires ont disparu, on y trouve des planctons toxiques… il nous a donc fallu nous demander pourquoi, malgré tous les efforts déployés pour restaurer l’état de la rade depuis de nombreuses années, elle continue à se dégrader », pose Yves-Marie Paulet, président du comité scientifique du contrat de rade.
Mercredi 19 octobre, le chercheur et ses pairs ont ainsi pu présenter aux élus des bassins versants de l’Aulne et de l’Elorn un premier diagnostic de l’état de la rade et échanger avec eux sur les moyens à mettre en œuvre pour mieux la préserver et restaurer la pleine vigueur de son écosystème.
Les habitants associés en décembre
« Les élus sont les premiers décideurs et aménageurs du territoire, ils sont en première ligne pour impulser des évolutions dans les pratiques, qui permettront de mieux préserver les richesses de la rade », souligne Laurent Péron, président du comité de contrat de rade.
Le diagnostic de la rade sera aussi, dès le mois de décembre, présenté aux habitants, de même que les premières pistes d’actions envisagées pour la reconquête de la rade.
Des solutions collectives
Pour Yves-Marie Paulet, le partage des connaissances scientifiques sur les causes de la dégradation de la qualité des eaux fait figure d’élément essentiel de la démarche : « On a longtemps pensé qu’il ne fallait prendre en compte que l’écologie, alors que la rade est impactée par une communauté humaine de près de 360 000 personnes ! Si ensemble on se penche sur le pourquoi on en est arrivés là, c’est-à-dire si on prend en compte tous les usages autour de la rade, depuis l’industrie, le transport ou les bassins versants, alors on agira de façon plus pertinente », estime le scientifique.
L’agenda du contrat de rade prévoit l’adoption de mesures concrètes, pour un plan d’action sur 5 ans, au printemps prochain.