L'ex foyer de l'Adoration, en plein centre-ville de Brest, accueille depuis quelques jours des réfugiés ukrainiens, contraints de quitter leurs régions en raison de la guerre qui y sévit. Beaucoup de femmes, des familles et trois couples tentent désormais d'y reconstruire une vie presque normale.
31 personnes, des femmes principalement, dont huit enfants (le plus petit a 5 ans), trois couples, trois personnes âgées (de 69, 70 et 73 ans), et même deux chiens et un chat : depuis le 9 mai, l’ancien foyer de l’Adoration, à Brest, accueille des réfugiés venus d’Ukraine et ayant transité, pour la plupart, par la région parisienne.
Un dispositif de solidarité entre plusieurs partenaires
Une véritable pause salvatrice pour ces “déplacés” de guerre, « qui ont vécu la guerre et les souffrances psychologiques qu’on imagine, même s’ils en parlent pour l’instant très peu », explique Catherine Mandin, pour Coallia, l’un des nombreux partenaires embarqués dans de dispositif de solidarité rendu possible par la collaboration entre la ville de Brest, l’association Maison St Joseph, Bouygues immobilier et l’Etat.
« Dès que le préfet Philippe Mahé nous a sollicités, nous avons pensé à ce bâtiment qui a hébergé l’Ehpad de l’Adoration avant de déménager à Lambézellec, relate François Cuillandre, maire de Brest. Il fallait trouver un lieu d’accueil adapté et on savait que le bâtiment était vide depuis 8 mois. »
Des dons privés rapides
La ville de Brest a ainsi assuré une grande partie de la remise en état du lieu, avec l’aide de l’entreprise Top service, et prend à sa charge l’eau, le gaz et l’électricité. « Des dons privés ont par ailleurs permis de monter des meubles et d’aménager les espaces communs en quelques jours seulement », se félicite de son côté Jean-Philippe Setbon, sous-préfet de l’arrondissement de Brest.
Une capacité de 100 places
Sur six étages, adossé à un espace arboré et avec une capacité de 100 places, l’ancien foyer de l’Adoration accueille donc désormais ces réfugiés venus des régions de Marioupol, de Kharkiv ou du Donbass.
Les enfants présents sont scolarisés dans les écoles publiques Jean Macé et Simone Veil, et la ville prend aussi à sa charge leur restauration.
Ivanka et Irina, quadragénaires
Une vraie solidarité qui fait littéralement monter les larmes aux yeux d'Ivanka, 41 ans, qui déguste un morceau de poulet qu’elle a cuisiné dans la salle de repas commune, ou à Irina, 44 ans.
Dans un français hésitant mais aisément compréhensible, la dermatologue de Kharkiv explique être partie d’Ukraine il y a 56 jours, avec une longue étape de transit en Pologne :
« Mon fils et mon mari sont restés en Ukraine. Je veux parler français encore mieux et travailler. Je dis merci à la France et Brest. »
Les deux mains jointes sur la poitrine, Irina finit par louer l’accueil qui lui a été réservé, à elle comme aux autres réfugiés présents. Pour les aider dans leur acculturation, une traductrice a été mobilisée par Coallia.
Dans la salle commune, un café chaud s'écoule d'une cafetière. A côté, des fours encore emballés attendent d'être mis en service. La vie veut repartir.