Tout juste lancée depuis l’hôpital de Brest, l’étude Prevado recherche des jeunes volontaires de 14 à 17 ans. Objectif : démontrer la pertinence de la prévention précoce en matière d’addictions chez les jeunes.
Durant les trois ans qui viennent, quelque 340 jeunes de 14 à 17 ans devraient pouvoir participer à l’étude Prevado, menée par l’hôpital de Brest. Son objectif : apporter des clés aux ados, pour les aider à mieux faire face aux addictions, et notamment celle de l’alcool.
L'exemple québécois
« L’étude s’inspire d’un programme en place dans les milieux scolaires québécois. On sait qu’il fonctionne, et permet là-bas de voir les consommations excessives d’alcool baisser de moitié en trois ans », expose le Dr Morgane Guillou, psychiatre en addictologie à l’hôpital de Brest. Dans une région Bretagne où « 95 % des adolescents ont expérimenté un verre d’alcool à 17 ans », et où « 25 % d’entre eux expérimentent des alcoolisations excessives plusieurs fois par mois », les chercheurs brestois espèrent beaucoup de cette piste préventive.
Objectif prévention
La méthode choisie pour ce Prevado ambitionne de cibler large dans un premier temps : « Tous les adolescents volontaires, âgés de 14 à 17 ans, et ayant déjà expérimenté un verre d’alcool, peuvent participer, avec l’accord de leurs parents ». Un questionnaire leur sera alors soumis, pour les aider à repérer leurs traits de personnalité : l’anxiété, la recherche du risque comme la timidité pourraient être des facteurs de risque à l’addiction. « Il ne s’agit pas de les pointer comme des personnes à risques, mais plutôt de leur apprendre à mieux se connaître, à mieux connaître les risques liés à leur personnalité, pour mieux les éviter plus tard », précise Morgane Guillou.
Trois ans d’études
Les jeunes du Finistère nord retenus dans l’étude pourront être soit bénéficier d’un suivi téléphonique sur un an, soit suivre en plus deux formations d’une heure trente chacune, visant à les aider à mieux comprendre les risques et les éviter. D’une durée de trois ans, l’étude recherche quelque 340 jeunes à suivre ainsi, pour une efficacité des résultats à suivre. « On sait que la prévention sera toujours plus efficace si elle est mise en place suffisamment tôt. Mais il n’y a pas eu d’études françaises sur le sujet. Si la nôtre fonctionne, l’idée sera ensuite de la déployer au niveau national ».
Evolution inquiétante
Car si les jeunes Bretons sont plus que d’autres touchés par les addictions, le phénomène est assez général, « avec une évolution nette ces dernières années : la baisse de la consommation quotidienne, et une hausse des ivresses. Or celles-ci, si elles sont répétées à 17 ans, peuvent causer de nombreux problèmes pour la suite : accidents, agressions, troubles de la mémoire et de l’apprentissage ou maladies du foie ».
Pour participer à l’étude Prevado, contact par mail ou par téléphone : 02 98 34 23 48