Vive la nature en ville !
Vu du ciel, le territoire métropolitain décline toutes les teintes de la nature, bien loin des clichés. Et ce n’est que le début d’une longue histoire.
Ici, au fond, la nature n’est jamais loin, au détour de la rue, entre vert et mer. Les espaces verts y occupent une belle place et les bienfaits d’une végétalisation citadine ne font plus débat.
Il est parfois bon d’écouter ceux qui découvrent le territoire pour la première fois, et s’étonnent de cette nature omniprésente, loin des clichés sur un territoire ultra-minéral , confirme Tifenn Quiguer, vice-présidente de Brest métropole en charge de l’urbanisme et de l’aménagement.
Dans tous les projets d’aménagements du territoire, le végétal dispose aujourd’hui d’une place évidente et travaillée, pour l’agrément d’un cadre de vie plus apaisé, et en visant des atouts plus concrets.
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870
hectares d'espaces verts
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5 500
hectares d'espaces naturels
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25 000
arbres
Des atouts bien concrets
Des jardins publics aux cours d’écoles, les services de la métropole s’attachent ainsi désormais à privilégier la présence des végétaux aux grands espaces bitumés ou ensablés. Une nouvelle approche, qui permet tout à la fois de rapprocher le quotidien citadin de la nature... et de prendre conscience de l’urgence à préserver les ressources.
Le saviez-vous ?
“Éplucher” le bitume (ou le sable) signifie laisser place à des espaces enherbés, et ainsi laisser l’eau imprégner les sols et recharger les nappes. Un bon moyen de lutter contre les sécheresses estivales !
Urbaniser autrement
La logique de nature en ville s’applique ainsi aux petits espaces de proximité comme aux grands aménagements. Partout où la collectivité crée de l’espace à urbaniser, elle prévoit aussi, de plus en plus, de larges pans de nature.
« La loi Climat et résilience va avoir de réelles conséquences sur nos façons d’urbaniser. Et cela dans un moment où la population est demandeuse : profitons de cette révolution ! », lance Pierre Ogor, vice-président de Brest métropole en charge de la proximité.
Quelques exemples d'aménagements récents :
- Dans le futur quartier de Kerarmerrien, à Plouzané, 10 hectares sur 40 sont ainsi fléchés sur un corridor naturel ;
- Dans les cimetières, jardins partagés, arbres et allées vertes ont désormais leur place,
- Du côté de la Penfeld, à Brest, le parcours Grand balcon vise à renaturer la rive droite, avec notamment l’aménagement à venir d’un grand parc métropolitain en lieu et place des anciennes casernes militaires.
- Un peu plus loin, la ferme urbaine Quélibelle prend naturellement ses quartiers maraîchers derrière les immeubles de Quéliverzan...
Découvrez les balades en ville
Quatre façons de voir la vie en vert !
Voici quelques exemples d'initiatives qui mettent du vert dans nos rues !
Depuis plus de 20 ans, les services des espaces verts ont ainsi délaissé progressivement l’usage des produits phytosanitaires, avant d’embarquer la population avec la charte Jardiner au naturel et aujourd’hui l’agenda Jardiner à Brest métropole qui propose, toute l’année, des ateliers, rencontres et cours du soir pour apprendre à prendre soin de la biodiversité de son jardin. De bonnes pratiques collectives, pour réussir ensemble la reconquête de la vraie nature du territoire.
Fêtons la nature !
En mai, fais ce qu’il te plaît... dans la nature ! Pour la 17e édition nationale de la Fête de la nature, Brest métropole se met au diapason, et offre pléthore d’animations en lien avec le monde végétal qui nous entoure. Voir tout le programme
3 bons gestes au jardin
• Préserver un carré de biodiversité dans le jardin : sur une parcelle de 1 à 10 m2, laissez la nature s’épanouir toute l’année et ne tondez qu’une fois par an, en septembre.
• Prenez soin de la terre en lui apportant du compost ou en la recouvrant d’un paillage composé de vos déchets verts, été comme hiver.
• Accueillez les fleurs sauvages dans vos pelouses : elles sont le nectar des insectes et participent à la biodiversité !
Avec Des fleurs dans ma rue, la ville de Brest propose aux volontaires de disposer, au pied de leur habitation ou à proximité, d’espaces de liberté pour redonner une place aux végétaux dans la ville. Depuis le 17 avril et jusqu’au 30 juin, chacune et chacun peut faire une demande en ligne pour participer à cette opération d’embellissement et de renaturation de la ville au plus près de chez soi. « L’idée est bien de permettre aux habitantes et habitants de prendre conscience que la nature peut prospérer au plus près de chez eux, sur l’espace public, et que chacun peut y contribuer », souligne Nathalie Chaline, conseillère municipale de Brest en charge du dossier.
La première édition, en 2021, avait vu 54 foyers brestois mettre la main à la terre. À qui le tour ?
C’est un havre de nature, un îlot magique et improbable, accroché le long des falaises surplombant le port de commerce de Brest. Premier lauréat du budget participatif de la ville de Brest en 2019, le jardin extraordinaire n’aurait pu trouver meilleure appellation !
Palmiers, citronniers, aloés, pruniers ou cactus s’y épanouissent, à travers une douzaine de secteurs où la balade s’apparente à un tour du monde des végétaux les plus rares, de la Chine à l’Argentine en passant par le Chili ou l’Afrique.
« Notre volonté de départ, c’était de démontrer et rappeler qu’ici, on peut acclimater des plantes rares voire quasiment disparues dans la nature, grâce à un climat très doux. Et nous n’avons eu que de bonnes surprises, très peu de pertes... C’est un tableau vivant ! », s’enthousiasme Jacques Philippot, botaniste amateur passionné, à l’origine de l’aventure avec quelques pairs. Luxuriant, étonnant, chaleureux, le jardin extraordinaire fonctionne grâce au travail d’une vingtaine de bénévoles... qui auront, depuis le départ œuvré plus de 8 000 heures !
Les espaces verts de Brest métropole apportent un soutien ponctuel pour l’aménagement et le gros œuvre, et la passion dévorante des plantes fait le reste !
L’association des Jardins extraordinaires propose des visites guidées (sans inscription) chaque premier samedi du mois, à 15 heures, sur place.
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8 000
mètres carrés
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1 500
espèces
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3 500
plantes
En plein cœur de la ville, deux espaces de verdure partagés s’épanouissent à Gouesnou, dont l’un est né en 2014, à l’initiative du CCAS. “Papilles et papillons” jouxte l’espace Nelson-Mandela et propose 16 parcelles de 16 à 32 m2 à celles et ceux qui veulent cultiver qui des légumes, qui des fleurs. « Ici, les jardiniers entretiennent leur propre espace, mais ils cultivent surtout du lien social », analyse Raphaële Portefaix, responsable du CCAS de Gouesnou.
Car “Papilles et papillons”, accompagné par l’association Vert le jardin, a donné naissance à un vrai collectif fonctionnant en quasi-autonomie et ouvrant ses portes régulièrement au public, pour lui proposer des moments de convivialité. Fort du succès rencontré par ce premier espace partagé, le CCAS a ensuite créé “Bourgeons et bourdons” en 2018, sur un modèle de verger partagé de 900 m2 où sont notamment plantés des arbres fruitiers... Et, sans surprise, le succès y a aussi bien poussé !
Les quartiers sont fertiles !
Des fruits et des légumes au pied des immeubles, des jardins partagés mis en valeur, un lieu ressource autour du jardin et des vergers rue d’Armagnac à Bellevue... l’agriculture prend ses quartiers en ville !
Lauréate du programme national Quartiers fertiles, lancé par l’agence nationale de la rénovation urbaine, Brest métropole soutient le développement de cette agriculture urbaine dans deux quartiers brestois : Bellevue et Recouvrance-Quéliverzan. Dans les deux cas, la collectivité s’appuie sur le savoir-faire de l’association Vert le jardin, qui met en musique... et en culture, des terrains publics.
Sur le plateau de Quéliverzan, la ferme urbaine est déjà en route, avec des parcelles plantées de fruits et de légumes, quand le jardin de Provence, à Bellevue, démarre, avant la mise en route de la parcelle maraîchère de la Steppe. Chaque semaine, l’association invite qui veut à mettre les mains à la terre... et ça fonctionne ! Entre production maraîchère (destinée à être proposée en vente directe dans les quartiers de la ville) et lien social renforcé, avec des bénévoles issus de tous les quartiers, de toutes les générations et de tous les milieux sociaux, l’agriculture urbaine brestoise a de beaux jours devant elle !
« Ici, on oublie tous ses tracas », Viviane, 77 ans
« Les mains dans la terre, c’est du bien-être ! », Canelle, 29 ans
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Le dernier numéro de Sillage, mai 2023